En novembre 2021, l’organisme de certification du bâtiment QUALIBAT a créé la qualification 8741. Gage de qualité et de fiabilité des systèmes de ventilation mécanique, elle vise à évaluer leurs performances. Elle s’inscrit dans le cadre de la Réglementation Environnementale 2020 (RE 2020), qui impose un contrôle approfondi de ces installations dans les bâtiments résidentiels neufs.

Via la qualification 8741, les professionnels certifiés effectuent alors des vérifications et des mesures des performances sur les systèmes de ventilation mécanique avant la livraison.

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Quels sont les objectifs de la qualification 8741 ?

Dans un souci de qualité de l’air intérieur des logements, il convient de contrôler le bon état de marche des systèmes d’aération et de ventilation. Ce point est d’autant plus important que nous passons une grande partie de notre temps à l’intérieur.

C’est l’objectif central de la certification 8741 de QUALIBAT, qui consiste à vérifier le bon fonctionnement des réseaux de ventilation (aérauliques) et la conformité de leur dimensionnement par rapport au bâtiment concerné. Elle fait suite à la RT 2012, qui a renforcé les exigences liées à l’étanchéité à l’air et au renouvellement d’air des logements neufs.

L’enjeu de ce contrôle réglementaire est multiple :

• Réduire le nombre de malfaçons dans les systèmes de ventilation,
• Diminuer la consommation énergétique des bâtisses.

Les solutions d’auto-contrôle étant malheureusement insuffisantes, cela n’est possible qu’à travers des vérifications poussées des équipements.

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Pour quels bâtiments ? Pourquoi ? À quel moment ?

La qualification 8741 concerne uniquement les bâtiments résidentiels neufs, conformément à la RE 2020. Elle s’adresse aussi bien au promoteur immobilier qui gère un gros projet résidentiel qu’au (futur) propriétaire loueur qui fait construire un immeuble et au particulier qui bâtit sa propre maison individuelle. En bref, toute construction résidentielle neuve est soumise à cette vérification.

Le contrôle doit impérativement être réalisé avant la livraison, à l’achèvement des travaux. C’est le contrôle initial. À son issue, le contrôleur remet un rapport au commanditaire (maître d’ouvrage, promoteur ou maître d’œuvre).

Si l’équipement répond aux exigences réglementaires, le bâtiment reçoit une attestation de conformité. Dans le cas contraire, une mise en conformité du système de ventilation est nécessaire, avant un nouveau contrôle.

De même, les particuliers doivent faire contrôler les installations de leur maison individuelle neuve juste avant la finalisation des travaux. Idem pour les propriétaires loueurs. Comme précédemment, la suite du projet dépend alors des conclusions des vérifications.

Puis dans une optique de maintenance, d’autres contrôles périodiques sont effectués de la même façon tous les 2 ans.

Ce protocole garantit au futur occupant que son logement dispose d’un système de renouvellement de l’air parfaitement conforme. Il bénéficie ainsi d’une meilleure qualité de l’air intérieur et d’un confort hygrothermique accru.

De plus, cette mise en conformité assure la préservation des composants du bâtiment.

Comment se déroule le protocole de vérification RE 2020 ?

Avant la livraison d’un bâtiment résidentiel neuf, le commanditaire doit contacter un organisme qualifié 8741 pour vérifier la conformité de sa ventilation mécanique. Voici les étapes clés du protocole :

• Définition des vérifications et mesures à réaliser. Elles dépendent surtout du type de système de ventilation du bâtiment, notamment de ses bouches d’extraction et de soufflage.
• Pré-inspection des systèmes, avec saisie des données issues de la pré-inspection.
• Suivi de la pré-inspection sur site. Il permet la collecte des informations manquantes et le contrôle du respect des spécifications. Ce suivi se fait via des vérifications visuelles d’une part, et des mesures fonctionnelles aux bouches (pression et débit) d’autre part. pour en vérifier la conformité.
• Analyse de conformité, sur base des résultats obtenus lors du contrôle. Il s’agit de comparer les mesures aux spécifications de conception, pour confirmer ou infirmer leur adéquation.
• Rédaction du rapport, avec transmission à l'Observatoire National Ventilation (créé par le Ministère en charge de la construction) et à un organisme tiers pour vérification.
• Transmission finale du rapport au commanditaire. Deux cas de figure se présentent alors :
• Si les conclusions du rapport sont positives : délivrance d’une attestation de conformité des systèmes de ventilation à la RE 2020.
• Sinon : obligation du commanditaire de faire les ajustements nécessaires à la mise en conformité. Le cas échéant, planification d’un nouveau contrôle (toujours avant la livraison de la construction).

Les modalités de la certification Qualibat 8741

Au niveau des modalités d’exécution de la qualification 8741, il existe un cadre strict et précis. Il s’inscrit dans une optique de qualité, de performance et de fiabilité.

Les organismes autorisés

Tout d’abord, le contrôle ne peut être réalisé que par un opérateur reconnu compétent par le ministère en charge de la construction. La liste des organismes autorisés est d’ailleurs disponible sur le site www.rt-re-batiment.developpement-durable.gouv.fr.

En pratique, il peut s’agir de l’entreprise qui a mis en place le système de ventilation mécanique et est qualifiée 8741, ou d’un organisme tiers (évidemment certifié 8741).

C’est le cas d’Airtcontrole, qui possède la qualification 8741 et peut donc réaliser des contrôles de ventilation mécanique dans les logements neufs.

Pour obtenir l’autorisation ministérielle, il faut remplir deux conditions :

(1) candidater en ligne en suivant le cahier des charges du Ministère ;

(2) posséder l’accréditation COFRAC (Comité français d'accréditation).

Ensuite, l’entreprise qualifiée doit également répondre à plusieurs obligations :

• Exigences administratives de QUALIBAT (impôts, assurances, Urssaf…)
• Possession du matériel adéquat, étalonné pour la mesure des débits et pressions aux bouches.
• Traçabilité des contrôles et de leurs résultats.
• Personnel dûment formé.

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Obligations pour le contrôle

Ensuite, l’organisme qualifié 8741 est soumis à diverses obligations lors de ses contrôles. D’abord, il doit se baser sur le protocole RE 2020 (vérification, mesures des performances et exigences pour les systèmes de ventilation mécanique dans le résidentiel neuf), lui-même issu du protocole PROMEVENT.

L’entreprise ne peut confier les contrôles qu’à un collaborateur certifié, auquel elle met à disposition le bon matériel de mesures étalonné.

Enfin, celle-ci doit réaliser ses contrôles conformément au référentiel pour l’attribution et le suivi de la qualification professionnelle 8741 (téléchargeable sur le site de QUALIBAT).

Profil du contrôleur qualifié 8741

Outre l’accréditation de l’organisme auquel il appartient, chaque contrôleur doit lui-même être qualifié pour faire des vérifications dans le cadre de la 8741. Notez qu’il est obligatoirement salarié ou dirigeant dans une entreprise qualifiée.

Cela passe par une formation externe obligatoire de 2 à 3 jours.

Dispensée par un organisme de formation certifié par le Ministère en charge de la construction, elle diffère des autres formations de mise en œuvre des systèmes de ventilation existantes. Elle comporte une partie théorique et une partie pratique, sanctionnées respectivement par un QCM et un contrôle sur site en conditions réelles.

En complément, un organisme tiers effectue aussi un contrôle initial et un suivi des compétences du (futur) contrôleur.
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Qualification 8741 : le matériel utilisé pour les contrôles

Les vérifications réalisées dans le cadre de la qualification 8741 impliquent l’utilisation de plusieurs équipements de mesure. Comme expliqué, il incombe aux organismes autorisés de mettre ces outils correctement étalonnés à disposition de leurs contrôleurs.

Tolérances et incertitudes des mesures

Pour commencer, le cadre de référence spécifie les tolérances et incertitudes liées aux mesures de pression et de débit. En d’autres termes, toute mesure faite pendant l’audit tient compte d’une incertitude qui correspond à un risque acceptable. Elle dépend de plusieurs facteurs comme le type de bouche, le matériel de mesure employé et les écarts inévitables liés à l’intervention humaine.

En pratique, la tolérance est de 10 % maximum ou 5 Pa pour une mesure de pression ; et de 15 % pour le débit mesuré à la bouche. En revanche, aucune incertitude n’est prise en compte pour la mesure de débit global au niveau du logement.

Pour rester dans la marge d’erreur acceptable, il est donc nécessaire d’utiliser des outils qui offrent le niveau de précision attendu.

Voyons maintenant les différents matériels de mesure et contrôle qui répondent aux exigences du protocole PROMEVENT – dont découle la RE 2020. Ils se répartissent en 3 catégories :

• Mesure de la performance aux bouches : pression et débit.
• Mesure de l’étanchéité des réseaux : pression et débit dans le réseau, température, humidité et pression atmosphérique.
• Contrôles non critiques des systèmes de ventilation.

Le manomètre différentiel (pression des bouches)

Premièrement, vérifier la performance aux bouches d’une ventilation mécanique suppose d’y mesurer la pression avec un manomètre différentiel.

Plus précisément, cet appareil mesure la pression au niveau des bouches d'extraction et des entrées d'air hygroréglables. Celles-ci possèdent un détecteur qui ouvre ou ferme le volet de la ventilation en fonction du taux d’humidité à l’intérieur de la pièce.

Lors des contrôles pour la certification 8741, il convient alors d’utiliser un manomètre différentiel de précision (qui offre une mesure aussi exacte que possible). La résolution idéale se situe à 0,1 Pa pour les mesures inférieures à 50 Pa, et 1 Pa pour les résultats entre 50 et 200 Pa. C’est l’étalonnage, exprimé en Pa ou en pourcentage de précision.

En outre, la gamme de mesure ne doit pas être trop large (idéalement entre 500 Pa et 2500 Pa), toujours pour offrir davantage de précision.

Par ailleurs, les contrôles sont plus rigoureux avec un manomètre différentiel géo-compensé. Cette géo-compensation permet d’obtenir un résultat plus fiable, quelle que soit la pression environnante.

Quant au « moyennage », il peut se faire sur une durée spécifique (au minimum 30 secondes) ou un nombre de points. Le contrôleur obtient ainsi une mesure moyenne de la pression aux bouches.

La mesure du débit aux bouches avec un débitmètre

Ensuite, le débitmètre est le deuxième outil de mesure indispensable pour un contrôle de ventilation mécanique. Il en existe une grande variété, avec des atouts et inconvénients spécifiques. Ils conviennent aussi à des usages différents. En tant qu’expert, c’est à l’organisme de contrôle qualifié 8741 de sélectionner les plus adaptés à l’usage prévu.

En pratique, le choix dépend surtout de la bouche qui fait l’objet d’un contrôle. Tous les débitmètres permettent de contrôler le débit d’une bouche d’extraction, mais certaines bouches de soufflage exigent d’employer des modèles plus spécifiques.

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Les 5 types de débitmètres

De manière générale, cinq types de débitmètres à cône peuvent être utilisés par les contrôleurs certifiés 8741 :

• Cône avec anémomètre thermique ponctuel (un seul fil chaud) : apprécié pour sa grande flexibilité d’usage et sa haute sensibilité à basse vitesse, il offre un bon rapport qualité / prix. Mais il ne convient qu’aux mesures de bouches d’extraction et sa précision est limitée.
• Cône avec réseau d’anémomètre thermique en quadrillage (grille de fils chauds) : bien que facile à utiliser et adapté à la plupart des bouches, il est peu disponible sur le marché et reste très coûteux.
• Cône avec mesure de pression en croix et compensation : son ventilateur de contre-pression compense la perte de charge et offre une excellente précision. Très polyvalent, il convient à tous les types de bouches (d’extraction et de soufflage) et dispose de nombreux accessoires complémentaires. Son fabricant assure même un étalonnage COFRAC. Mais le revers de ce débitmètre est son poids important, assorti à un coût élevé.
• Cône avec anémomètre à moulinet (avec hélice) : abordable, il offre une bonne polyvalence — il n’est incompatible qu’avec une bouche de soufflage. Mais son étalonnage n’est pas optimal.
• Cône avec anémomètre à moulinet déporté : doté d’une hélice et d’un prolongateur de cône, ce débitmètre permet de mesurer tous les types de bouches. Il présente aussi un assez bon rapport qualité / prix. Son principal défaut est son utilisation parfois peu pratique.

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Les autres appareils de mesure pour le contrôle des ventilations mécaniques

Pour finir, il existe également des appareils multifonctions, qui permettent aussi bien de mesurer la pression des bouches que leur débit. Ils combinent alors des fonctions manomètre et anémomètre (à fil chaud ou à hélice).

Certains dispositifs présentent aussi d’autres options de mesure pour l’étanchéité des réseaux et les contrôles moins critiques des ventilations mécaniques (exemples : température ou humidité).
Enfin, les contrôleurs peuvent également utiliser du matériel multifonction doté d’une sonde radio, d’une sonde de précision ou encore d’applications embarquées.

Même si de tels équipements sont appréciables pour leur grande polyvalence, ils restent très coûteux et représentent un investissement conséquent pour l’organisme agréé 8741.

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